MEMENTO PRIMAVERA 

2020

 

Cette gravure sur bois fait référence aux estampes japonaises monochromes, imprimées avec du pigment bleu de Prusse, appelées aizuri-eLa célèbre série « 36 vues du mont Fuji » de Katsushika Hokusai est d’ailleurs annoncée par l’éditeur en impression de ce type en 1831. D’autres artistes ont créé des images monochromes bleues qui furent populaires durant plus d’une décennie.

Le dessin et les matrices d’impression de l’estampe Memento primavera (se souvenir du printemps) ont été conçus lors de mon retour d’un séjour à Kyoto en mai 2017. Ce projet est resté trois années dans les cartons et a trouvé sa place au printemps 2020 si singulier avec le confinement d’une grande partie de la population mondiale. Cet évènement a été le déclencheur de la réalisation de l’impression de cette pièce. L’estampe raconte une histoire universelle et personnelle. Elle rend aussi hommage à mes aïeux paternels disparus le 4 mai 2019 et le 17 mai 2020.

Dans un décor de blocs de roches, vestiges d’un temple millénaire situé au cœur du bassin méditerranéen, la composition figure des corbeaux survolant un crâne se référant à la mémoire de nos ancêtres les plus lointains. Mauvaise réputation chez les uns, dimension sacrée chez les autres, les corbeaux ne laissent aucune culture indifférente. Depuis l’antiquité ces oiseaux font partie des mythes et légendes. De la mythologie scandinave à celle des celtes, en passant par les croyances bouddhistes d’Asie de l’est et des peuples d’Amérique du nord, les corbeaux sont représentés d’un bout à l’autre du globe. Ils peuvent apparaitre comme des messagers divins, guides en tout cas et même guides des âmes en leur dernier voyage. Ils percent sans se dérouter le secret des ténèbres. Ils sont des passeurs, esprits protecteurs et hérauts du renouveau. Au Japon et en Chine, ils symbolisent l’amour familial et la gratitude filiale, le fait qu’ils nourrissent père et mère étant considéré comme le signe d’un prodigieux rétablissement social.

Telle une vanité, la gravure évoque l’aspect éphémère de l’être humain et l’évolution de son environnement quotidien. À travers sa subjectivité chacun de nous voit une histoire donnée, tout est une question d’interprétation, de croyance et de période...


Tirage :

50 exemplaires

11 matrices en bois de hêtre

35 passages couleurs avec lustrage, shomen-zuri

Papier Japon nishinouchi, 60 gr

Format papier : 36 x 24 cm

Format visuel : 32,7 x 21,7 cm

 

 

 ETAPES D'IMPRESSION 

 

 

 

  SHOMEN-ZURI  


 

 MATRICES